vendredi 23 septembre 2011

Empathie

Métastases sournoises
envahissent le corps.
Le cancer a un nom.
Il est même pluriel.
Son triomphe est ignoble
sur le désir de vivre.
Je pense à ses victimes,
celles que je connais
à tous ceux qui en souffrent
ou qui le subiront.
Que pèse l’empathie ?
Pas très lourd, je le sais.
Devant le noir combat
on se retrouve seul.
Mort au bout du chemin,
victoires provisoires,
guérison effective,
personne ne choisit.
La chair est attaquée,
se défend, lutte, espère,
gagne parfois du temps
sur le pénible sort,
celui qu’au bout du terme
nous devons tous connaître.
Si la cause diffère
l’issue reste égale.
C’est une pauvre excuse
à toi qui vas mourir,
à toi qui dus mourir.

5 juillet 1995
Extrait de "Chemins escarpés", 1996, de Ghislaine Renard

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