samedi 24 septembre 2011

Littérature en acrostiche (Poème exposé ce 11 septembre à Rixensart en fête)

Lentement le bateau s'éloigne sur le fleuve,
Indifférent aux quais où flânent les passants
Tous livres étalés et peintures dressées,
Tréteaux garnis offerts aux regards des chalands.
Et les enfants boudeurs se promènent, lassés,
Rétifs à leurs parents les traînant par la main.
Attentifs, concentrés, d'autres d'entre eux admirent
Trésors à découvrir, portraits, croquis, nature,
Univers fascinant du talent des humains
Révélé par des mains adroites ou naïves,
Et réclament gourmands quelques menus achats !

Août 2011, © Ghislaine Renard

2ème prix 2011 pour mes haïkus au Centre Européen de Promotion des Arts et des Lettres (CEPAL)

Pour mes haïkus, avec les poèmes suivants :

Quintette de kaïkus

Le gracile rose
Du prunus épanoui
Cueille le regard.

Le jaune fluo
Du joyeux forsythia
Égaie le cœur.

Fleurs à profusion
Jaillissent du sol herbeux
Pour notre bonheur.

Les tendres bourgeons
Sont promesses de couleurs
Et de fruits juteux.

Et l'évocation
De cette large palette
Réjouit l'esprit !
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

Japon

Un grand tsunami
Un tremblement de terre
C'est trop pour nos frères !

Au loin la centrale
Crache les fumées nocives
C'est trop pour nos amis !

Japonais, courage
Ici penser solidaire
Rejoint vos prières.

L'épreuve perdure
L'eau radioactive fuit
En sommes navrés !

Pourvu que finisse
Bientôt ce lent cauchemar
C'est tout notre espoir !

Le 11 avril 2011
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine aux Editions de la Tour

Catastrophes

Tsunami de Thaïlande,
Tremblement de terre d'Haïti,
Tsunami et tremblement du Japon
Le monde se délite
En bribes de chagrin.

Les mots sont superflus !

Le 14 mars 2011
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

Le carnaval des enfants

Lorsqu'en ce mois sur les lilas
Les bourgeons tendent leur vert tendre
Le printemps gagne à petits pas
Les oiseaux qui se font entendre.

La grisaille plus sporadique
Semble plus vite s'effacer
Devant un gai soleil ludique
Qui nous pousse à nous déplacer.

Les rayons dorés nous réchauffent
Après les frimas de l'hiver
Et des plaisirs nouveaux s'ébauchent
À la surface de la terre.

Samedi la température
Fera un bond primesautier
Pour les enfants dans la nature
Joindre les gilles et leurs paniers.

Le petit square et sa verdure
Résonneront des cris joyeux
Et les aînés déjà matures
Les veilleront d'un air heureux !

Le 10 mars 2011
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

Partage de bonheur

Les nouvelles sont bonnes :
Les enfants sont heureux
Le soleil est radieux
L'on en oublie l'hiver !
Hier encor' j'étais triste,
Aujourd'hui le bonheur
Si vital au foyer
Est déjà printanier.
Je voudrais que le monde
Se sente aussi joyeux
Sais que c'est utopie
Et qu'injuste est la vie !
Commence autour de soi
Le rayonnement de joie.
Si mon cœur en est plein,
Il ne soustrait en rien
L'allégresse possible
En bien d'autres maisons.
Goûtons donc à plus soif
La sensation bénie
Par mon cœur en liesse !

Le 6 mars 2011
Extrait de "Sérénité", 2011 de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

A l'approche de Saint-Valentin

Le cœur de l'auteure
Berce les mots chuchotés
A l'oreille de l'aimé !
La tendresse de l'âge mur
S'exhale en gestes parfumés
Sur les méandres masculins
Et ces caresses alanguies
Réveillent le désir.
Saint Valentin tout proche
Ranime la flamme de l'amour
Une fois de plus.
Nulle monotonie pourtant :
Chaque étreinte est neuve et douce
Dans le temps pacifié,
Accoutumé et disert.
Les années ont passé
Sertissant de profondeur
Même les reproches épisodiques.
Et l'Amour murmure avec délices
Son consentement renouvelé.

Le 12 février 2011
Ce poème je l'ai écrit pour mon mari !  Et pour tous les amoureux d'un certain âge.
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

Appel

Sa douce voix caresse mes pensées
Et mon cœur sourit de bonheur
Lors que mon ouïe captivée
Analyse les inflexions.

Il faut peu pour me réjouir
Quand de lui émanent les sons
Ils sont pour moi belle musique
Qui résonnent dans mon salon.

Message sur le répondeur
Défile aujourd'hui sur commande
Et mon index le renouvelle
Avant de l'effacer enfin.

Mon mari me trouve enfantine
D'ainsi vibrer à l'audition
Mais qu'expliquer à son conjoint
Qu'il ne connaisse d'intuition ?

Le 19 février 2011
Extrait de "Sérénité", 2011, de Ghislaine Renard aux Editions de la Tour

Un commentaire de Carine-Laure Desguin à propos de Radioscopies

Un petit livre qui fait du bien...
J'ai lu RADIOSCOPIES de GHISLAINE RENARD
ISBN 978- 2-87459-388-8 / Imprimé en 2008

Cette enseignante a passé de nombreuses années en Afrique et, de ces années-là, elle a inscrit en elle – à son insu peut-être- tout l'art de savoir observer les gens, leurs sentiments, leurs ressentis, leurs émotions.
A la page 13, je lis : ...Demain ne sera identique à hier que si nous laissons notre imagination en rade, que si nous nous laissons envahir par ce que nous pouvons avoir vécu de négatif...
A la page 87, je lis : « Et pour vous, lectrice ou lecteur, que représente l'amour » ?

RADIOSCOPIES, textes écrits pour la plupart lors d'ateliers, c'est une immersion dans la psyché humaine, avec tout ce que cela comporte de bon et de moins bon, de gai et de moins gai : c'est la vie ...

La vie et l'amour sont les fils conducteurs de ces phrases pleines d'empathie et d'inattendu. Inattendu car l'auteur m'a surprise : des jeux de mots, des mots créés m'ont fait sourire. Lisez ce livre et vous saurez vous déplacer en montbarque, voilo, avionteau...

C'est un hymne à la tolérance : « Pleines de générosité, elles le sont toutes les deux et leur amour s'inscrivant dans la différence ... »

A chaque page, c'est un hymne à l'amour : l'amour envers les autres, les enfants...C'est savoir accueillir et patienter ...C'est visiter une personne seule ...

RADIOSCOPIES, c'est aussi des tranches de révolte et la recherche utopique d'un monde meilleur : « Absence de guerre, paix et compréhension »...

RADIOSCOPIES, c'est le livre d'une femme généreuse qui pose un regard bienveillant sur toute la vie qui l'entoure et qui pointe avec élégance et vérité les failles du désamour ...

A la page 72, je lis :
« Ecrire pour transmettre à ceux que j'aime
Une partie de moi
Ecrire pour que toujours ils se souviennent »

RADIOSCOPIES, c'est un livre de transmission. Alexander et son petit frère seront fiers de leur mamy.

Souvenir en fumée

La vapeur du tabac, si elle n'est pas une découverte, est une évocation odorante du passé. Comme un réflexe de Pavlov, la seule perception de l'odeur envahissante du tabac Semois me rend la rondeur et la bonhomie de mon parrain. Le parfum que je flaire de mes narines grandes ouvertes me paraît si pénétrant qu'il est impossible de ne pas le visualiser, assis dans son fauteuil, au milieu de son bureau rempli de livres, de documents de toutes sortes, placide et bienveillant !
Sa pipe diffusait de larges effluves à travers toute la pièce et dans mon souvenir vivace, je suis sûre que l'on ne pensait pas, à cet instant précis, au mal de tête que nous vaudrait l'étrange odeur du tabac refroidi le lendemain. C'était d'ailleurs sans compter sur la maladie que pouvait lui valoir cet amusement répété... et en apparence innocent. Cette remontée d'un vécu ancien et évocateur m'émeut chaque fois au-delà des mots.

Extrait de "Radioscopies" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys
Pour votre santé, il est préférable de ne pas fumer ! Chez nous, nous sommes non fumeurs et il faut bien le dire, assez allergiques au tabac.

Pure composition (Je me suis amusée à faire comme si...)

Je suis libertine et je collectionne les amants. Amoral ?  Non, prodigieusement gai !  Chacun nourrit une facette de mon être et je puis laisser parler toutes les femmes qui sont en moi.
J'aime la tendresse de l'un, la passion de l'autre, le prodigieux cerveau du troisième, la chair dodue et ferme du quatrième, la jeunesse du cinquième...  Mais franchement, quel est ce « vieux beau » qui veut me conquérir ?  « Qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! »  Ah non, alors !  Tiens, celui-là, comme il parle bien !  Et celui-là, comme il a un beau sourire...  Ah !  Mais je vois là une jolie barbe...  Mais si je prenais les dents aiguisées de ce jeune loup ?  Mon Dieu !  J'ai la tête qui me tourne !  Que d'hommages...  Que de mots galants !  Ah, comme cela fait du bien à mon ego !  Mais... j'ai le secret espoir que l'état amoureux de mon âme-sœur vire au rose !  Pas rose bonbon...  Rose tendre, délicat, fragile, plein de sensibilité  et d'attention...  Hélas !  La jalousie de son épouse est féroce et les jeux amoureux sont peu mon fait.  Avancer, reculer, plonger pour mieux surprendre...  Ah !  Comme c'est fatigant !  Non : la certitude d'un amour fidèle et un harem d' « eunuques » attentifs et amoureux : voilà le top du top !  Pourrais-je me réserver à un seul homme après tant de variété ?  Le parfum envoûtant de ce dandy élégant me paraît capiteux et le plaisir des premiers pas est grisant !  Mais quelle épreuve que d'attendre en vain la promesse qui ne vient pas !  Mon coeur bondit comme un cabri, a l'élégance d'une gazelle et je vogue, aérienne, parmi tant d'amours.  Celui-ci m'attire plus que les autres : deux fois hélas !, le mensonge lui semble coutumier.  Comment pourrais-je lui faire confiance ?  Ah, comme j'aimerais une aubade, du haut de mon balcon, une aubade différente chaque soir.  Trois fois hélas !  Le temps passe et parmi tant de gracieux papillons je ne sais choisir.  Qui aimer pour ne pas encourir de trahison ?  Mon trouble est évident quand ils me regardent et décidément, non, non, je crois que je préfère être une allumeuse !  C'est moins impliquant et puis, finalement, je n'ai ni la « santé » ni le désir d'encore assumer ma vie de libertine.  Je me sens primesautière, légère, immatérielle !

Extrait de "Radioscopies" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Préface de Gisèle Toussaint des Ateliers Littéraires du Roman Païs

" Comme le titre l'annonce « Radioscopies" nous invite à partager des fragments de vie, d'impressions, de révolte, de bonheur et de mouvements d'humeur de Ghislaine Renard.Un certain nombre de ces textes réels ou de fiction ont été écrits lors d'ateliers d'écriture. Ceux-ci comme vous le savez ont pour but de faire bouillonner l'imagination des participants et vous ne serez pas déçus à la lecture des récits de Ghislaine. Celle-ci semble écrire pour libérer ses émotions et ses tensions. Elle se pose des questions existentielles, nous fait découvrir sa nostalgie de sa vie en Afrique. Le bonheur n'est jamais tout à fait complet pour Ghislaine, lorsqu'elle contemple son petit-fils et malgré sa joie profonde, sa lucidité lui fait craindre déjà l'avenir. Ghislaine idéaliste rêve d'un monde parfait, la musique l'enchante, mais lucidement le quotidien la rattrape, elle se sent vieillir...   se rappelle avec nostalgie les plaisirs de la maternité et se rassure bien vite dans les bras de celui qu'elle aime tendrement.   Son écriture agréable traduit bien son "ressenti" qu'elle nous offre avec amitié.Gisèle Toussaint (Maison littéraire du Roman Pays)"

Préface de "Radioscopies" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Ghislou

Je vous ai fait découvrir le début de cinq nouvelles, de Ghislou, je laisserai le mystère entier.

Suites, si vous le souhaitez, dans mon livre. 
Editeur : chloe.deslys@scarlet.be

Je vais maintenant vous parler de "Radioscopies" (prochain article)

Vera

Vera venait de relever son courrier.  Une enveloppe bleue attira son attention.  L'écriture, qu'elle ne connaissait pas, était régulière et presque calligraphiée.  Curieuse, elle ouvrit et eut la surprise de lire « Mon amour ».  La lettre lui était pourtant bien adressée : elle ne comprenait pas, mais se mit à lire.  Le style était plaisant, les mots judicieusement choisis : le genre de lettre qu'elle aurait aimé recevoir de son époux peu avide d'épanchements littéraires.  Au milieu, elle avait lu : « J'ai tellement apprécié que tu me parles comme tu l'as fait hier ! »  Elle n'arrivait pas à se rappeler toutes les personnes à qui elle avait adressé la parole et devinait encore moins ce qui avait pu justifier cette phrase.  Elle finit par ranger la lettre et n'y plus penser.
        Elle avait tant d'occupations à remplir ce jour-là que les heures lui semblèrent courtes avant qu'elle ne s'endorme, éreintée.

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Début de nouvelle extraite de "Tranches de vie au féminin" - Ghislaine Renard aux Editions Chloé des Lys

Marie

Jimmy n'ignorait pas que sa femme était la maîtresse de son meilleur ami.  Cela l'arrangeait bien d'une certaine manière.  Il gardait une vie conjugale relativement normale tout en voyant davantage son ami que par le passé.  La maison restait convenablement entretenue, il n'avait aucun problème de blanchissage et les repas titillaient toujours agréablement ses papilles.  La routine installée lui épargnait les affres de la passion et de la jalousie.
    Marie se croyait habile stratège, entre son mari et son amant.  L'horaire de travail de Jimmy lui permettait de ne pas trop avoir à inventer de prétextes, puisque la plupart du temps il ignorait tout de ses allées et venues.

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Début de nouvelle extraite de "Tranches de vie au féminin" - Ghislaine Renard aux Editions Chloé des Lys

vendredi 23 septembre 2011

Camille

L'enfance est l'innocence, un cadeau de la vie.  Et sur tous les berceaux, les regards attendris se penchent, tantôt lucidement, tantôt en bêtifiant.  Les parents de
Camille n'avaient pas failli à la coutume.
          Elle avait quitté son berceau et était une enfant douce, calme, obéissante, toujours soucieuse de plaire à Papa et Maman.  Ses souvenirs remontaient à l'école maternelle et à son petit ami Luc.  Elle se rappelait notamment une procession où il la suivait alors qu'elle représentait le petit Jésus, dans une longue robe rose, tenant dans sa main une boule dorée surmontée d'une croix.  L'institutrice devait être moderne, car Camille n'avait plus jamais vu de petit Jésus féminin.

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Début d'une nouvelle extraite de "Tranches de vie au féminin" - Ghislaine Renard aux Editions Chloé des Lys

Laura

Laura était songeuse dans sa cuisine.  Elle pensait aux dîners chez Grand-mère.  Lorsqu'elle avait seize ans, Grand-mère la recevait parfois pour la journée le dimanche, quand elle était interne.
Dans la salle à manger de la petite maison ouvrière s'accumulaient les meubles : deux buffets, dont l'un supportait une ancienne radio, un meuble plus petit où trônait la télévision, un poêle à charbon, un divan, une table et six chaises : cela rendait la circulation difficile, mais avait l'avantage de l'intimité.
Derrière une double porte vitrée de petits carreaux opaques au-dessus de panneaux de bois à hauteur du genou, le salon ne livrait que rarement son mystère.

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Début d'une nouvelle extraite de "Tranches de vie au féminin" - Ghislaine Renard aux Editions Chloé des Lys

Marine

La petite bonne franchit sans hâte les marches du château.
L'urgence alimentaire la contraignait à cet emploi d'interne  C'est le cœur lourd qu'elle s'y résolvait.
Le parc, pourtant, était de toute beauté et la perspective de travailler dans un tel cadre aurait dû la ravir, elle qui aimait tellement la nature.  Mais l'édifice trahissait de multiples façons que les propriétaires étaient soit négligents, soit désargentés.
    Elle se résolut enfin à avertir de sa présence en tirant la tige de fer disposée le long de la porte.  Personne ne pouvait ignorer le son puissant de la cloche, car le château, s'il ne manquait pas de caractère, n'était pas très grand.
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Début d'une nouvelle extraite de "Tranches de vie au féminin" - Ghislaine Renard aux Editions Chloé des Lys

Emportez-moi dans une caravelle

« Emportez-moi dans une caravelle »
Sur les flots langoureux des consentements
Vers ce pays idyllique,
Aux confins des océans,
Où la paix se nourrit des cœurs en symbiose
Avec la nature paisible, luxuriante  et tonique
Gorgée de soleil généreux...
La musique y est langage polyglotte
Musée, ou, explosant en éclats sonores,
Véhicule de joie ou d'amour chuchoté.
Les drapeaux y sont bannis
Et tous ne chantent qu'une patrie : l'humanité.
Pays de nulle part
Rêve utopique et flou
Où jaillit l'eau de l'abondance
Du partage facile et fraternel...
Pays de couleurs sans concurrence
Où chacun boit à la source de l'épanouissement.
Contrée fertile et accueillante
Où le présent heureux est éternité.

Extrait de "De rimes en liberté" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Ecrire

Ecrire pour ne pas mourir tout à fait
Ecrire pour transmettre à ceux que j'aime
       Une partie de moi
Ecrire pour que toujours ils se souviennent
       De l'affection que je leur portais
Ecrire pour libérer mes émotions
Ecrire pour le lecteur qui me lira
Ecrire pour l'aider de mes mots
Ecrire pour tisser un dialogue
Ecrire pour que cessent les guerres
Ecrire pour construire la paix
Ecrire pour que vive l'amitié
Ecrire pour transmettre un vécu inconnu
       Aux jeunes qui ne peuvent imaginer
       L'époque que nous avons connue
Ecrire pour soigner les blessures
Ecrire pour exprimer la joie !

Extrait de "De rimes en liberté" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Regards

L'automne marie
Les nuages à la pluie
Et cela m'ennuie !
 
Le regard mouillé de tant de gouttes
Implore encore , à l'horizon,
La saison  morte.
Il la prie de ramener,
Sans défaillance, et sans tarder
Le frais printemps, le bel été !
 
Le regard lourd et balayé
De tant de vent,
Violent,
Piquant,
Se rêve au loin bien des images !
Plages dorées et parasols,
Désert brûlant, autres mirages
Dans nos pensées se poussent du col...
 
Le regard soudain vide
Et plein de nostalgie
Reflète un cœur avide
Du grand soleil et sa magie !
 
Dans nos regards en vadrouille
Pourtant émeut,
Sous un ciel rarement bleu
L'automne fier et ses tons rouille.

Extrait de "Sur le chemin de la sérénité" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Toi

Si la tendresse
Ne fleurissait dans ton regard,
La vie aurait un goût maussade !
Vitrail de ton âme amoureuse,
Je le perçois en femme heureuse
De marier à l'âge mûr
La force d'un sentiment sûr.
 
Si le désir ne s'exprimait,
Planté, solide, dans tes prunelles
La vie aurait un goût bien fade !
Et le temps qui s'écoule
Balance nos vies,
Nous isole dans la foule
Au gré de nos envies...
 
Tes yeux caressent mon visage
En onde bienfaisante,
Et les murs blancs de ce  village
Sont témoins d'excursion plaisante !
Il fleurit dans mon cœur
Une gerbe d'amour,
Expression de bonheur
Dans ses plus beaux atours !
 
Le 28 novembre 2003
Souvenir d'une excursion à Polperro (Cornouailles)
Extrait de « Sur le chemin de la sérénité »
 
Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Regards

L'automne marie
Les nuages à la pluie
Et cela m'ennuie !
 
Le regard mouillé de tant de gouttes
Implore encore , à l'horizon,
La saison  morte.
Il la prie de ramener,
Sans défaillance, et sans tarder
Le frais printemps, le bel été !
 
Le regard lourd et balayé
De tant de vent,
Violent,
Piquant,
Se rêve au loin bien des images !
Plages dorées et parasols,
Désert brûlant, autres mirages
Dans nos pensées se poussent du col...
 
Le regard soudain vide
Et plein de nostalgie
Reflète un cœur avide
Du grand soleil et sa magie !
 
Dans nos regards en vadrouille
Pourtant émeut,
Sous un ciel rarement bleu
L'automne fier et ses tons rouille.

Extrait de "Sur le chemin de la sérénité" - Ghislaine Renard
Editions Chloé des Lys

Irruption dans ma vie des Editions Chloé des Lys

En 2005, j'ai abandonné les brochures artisanales et signé un contrat avec les Editions Chloé des Lys, qui ont, depuis, édité :

"Sur le chemin tortueux de la sérénité", poésie, 2005

"De rimes en liberté", poésie, 2006

"Tranches de vie au féminin", nouvelles, 2007

"Radioscopies", textes courts, 2009

Ces livres peuvent être commandés chez l'éditeur à l'adresse email suivante :
chloe.deslys@scarlet.be

Vous en trouverez dans mes prochains articles des extraits.

L'amitié

Dans les prismes des amitiés
Les opinions divergent...
Et se répondent.
Par des chemins insoupçonnés
Le respect forge les rapports
Où l'indulgence du cœur
Choisit les traits de caractère
Aimés.
La diversité interpelle
Etonne
Emprunte des sentiers personnels.
Jamais censeur,
Loin des opinions
Tranchantes et accusatrices,
L'amitié offre son bouquet
Où la palette des couleurs
Exprime la richesse humaine
En des tons vifs et contrastés...
Ou harmonieux pastels.
Comme une caresse du temps,
L'amitié insuffle en nos vies
Dynamisme, soutien, entrain
En complément de l'amour.

Extrait de "Ville-creuset", 2002 - Ghislaine Renard

Magie

La magie de l'amour
Se déclare en bouquet.
Les roses dans le vase
Hument l'air familier.
Leur cœur s'ouvre en confiance :
Vingt touches écarlates
Fleurissent la masse feuillue,
Messagères épanouies
D'un sentiment précieux.
La vie palpite en elles,
Oblatives et sensuelles,
Et la joie distillée
Se nidifie en moi,
Réserve naturelle
A visiter parfois.
Deux dizaines carmin
Se tiennent par la main
Pour offrir une ronde
De purs joyaux du monde.

Extrait de "Tableautins", 2001 - Ghislaine Renard

Halte à la guerre !

La guerre s'en va,
Tambour battant,
Soulever les colères,
Distiller plus de haine,
Armer les bras hostiles,
Gonfler l'intolérance !

La guerre s'en va,
Tambour battant.
Son ventre est creux,
La faim la guide :
Elle croquera des victimes
Et vaincra des soldats.

La guerre s'en va,
Tambour battant.
Sa bouche se pourlèche
Du sang qu'on versera.
La triste hémoglobine
Lui ouvre l'appétit.

La guerre s'en va,
Tambour battant,
Alimenter les cris,
Soutenir les fanatismes,
Engrosser le racisme
Et ignorer les pleurs.

La guerre s'en va,
Tambour battant,
Trouver tout son espoir
Au milieu des deux camps,
Souffler sur l'étincelle
Pour enflammer la poudrière.

La guerre s'en va,
Tambour battant,
Pour faire de bonnes affaires,
S'enrichir du malheur,
Stimuler l'escalade,
Surchauffer les bravades.

Si un brin de raison
Guidait les vrais meneurs...
Si l'horreur des blessures
Et de la mort germait...
C'est la guerre qui mourrait,
Tambour battu !

Extrait d' "A la lisière du siècle nouveau", 2000 - Ghislaine Renard

La main

Une main décharnée
raconte la famine,
l'estomac douloureux
de ses crampes avides.
Une main décharnée
évoque, squelettique,
celle qui pend, vorace,
au poignet de la Mort.
Elle rôde partout
où la disette abonde
et où la guerre éclate,
elle engendre charniers
enfante la douleur.
Une main décharnée
pleure affreuse misère
sous le joug délirant
de riches dictateurs
qu'il faudrait ponctionner !
Pour redistribuer
tout l'argent détourné
de leur peuple brisé !

Extrait de "Noces de prose et poésie" , 1999 - Ghislaine Renard

Héroïne modeste

Molière vous aimait, j'en suis sûre, Henriette,
Dans la douce expression de votre amour confiant.
J'ai senti votre humour de femme sensuelle,
Campée à mille lieues des excès affectés.
Les « Savantes » coupées des terrestres racines
Méprisaient votre hymen tendrement projeté.
Que proches nous étions, en la pièce, héroïne,
Quand je plongeais pour vous dans les mots de l'auteur !
Oui, mon oeil pétillait de votre sain bonheur !
Votre regard brillant au seul nom de Clitandre
Abritait dans l'éclat le vrai sens de la vie...
A quoi nous serviraient les trésors de l'esprit
S'ils n'avaient pour piliers et la chair et le sang ?
La victoire du coeur, trophée de l'être épris,
Se fête sans souci d'un savoir trop pédant.
Et les sens réjouis de la féminité
Connaîtront au foyer tendre félicité.
Votre sagesse sait que malgré ses discours
Armande sans nul doute envie votre amour !
Que les vers savoureux de votre dramaturge
Ont rassasié la faim de mon jeu théâtral !
Et je regarde au loin les moutons de Panurge,
Emules vaniteux d'un Trissotin banal !

Extrait d' "Eclats de vie", 1998 - Ghislaine Renard

Entre "Ballade au 20ème" et "Eclats de vie", j'ai écrit pour mon mari "Erotisme en plaquette".

Incarnation

La lumière de ses yeux
d'enfant
surplombe
son lumineux sourire !
C'est qu'un visage s'illumine
aux caresses de la joie,
à l'invasion de la tendresse !
Les angles s'aplanissent,
les contours s'adoucissent
et le visage respire
la clarté du bonheur.
Les pupilles
irradient,
les lèvres généreuses
offrent part de soleil
aux témoins attendris.
C'est une transparence
égale à celle de l'air !
La lumière transforme
les traits de nos visages
se diffuse par eux
en saine profusion !

Extrait de "Ballade au 20ème", 1997 - Ghislaine Renard

Empathie

Métastases sournoises
envahissent le corps.
Le cancer a un nom.
Il est même pluriel.
Son triomphe est ignoble
sur le désir de vivre.
Je pense à ses victimes,
celles que je connais
à tous ceux qui en souffrent
ou qui le subiront.
Que pèse l’empathie ?
Pas très lourd, je le sais.
Devant le noir combat
on se retrouve seul.
Mort au bout du chemin,
victoires provisoires,
guérison effective,
personne ne choisit.
La chair est attaquée,
se défend, lutte, espère,
gagne parfois du temps
sur le pénible sort,
celui qu’au bout du terme
nous devons tous connaître.
Si la cause diffère
l’issue reste égale.
C’est une pauvre excuse
à toi qui vas mourir,
à toi qui dus mourir.

5 juillet 1995
Extrait de "Chemins escarpés", 1996, de Ghislaine Renard

Harmonie tactile

Je ne sais d’où nous vient
Cette douceur commune
Où le toucher induit,
Calme, la paix du cœur.
Tous deux, nous savourons,
La présence de l’autre
Et la proximité
Nous emplit de bonheur.
La magie de nos peaux,
De l’affection captives,
N’est pas seulement passion.
Leur subtile harmonie
A toujours existé
Dès l’instant immobile
Où elles se sont heurtées.
Choc d’infinie douceur,
Aux vibrations nubiles,
Transformé par le temps
En voyage connu.
Loin de la trépidance,
D’une riche palette,
Nous peignons une toile
Et le temps aboli
Oublie sa durée.
Nous sommes réunis
Dans une même humeur.
Peut-être nous vient-elle
Des secrets de l’enfance
Où tendrement blottis
Nous ignorions la peur.

Extrait de "Suc vital", 1995, de Ghislaine Renard

Rwanda

Ils dansaient tous agiles
Au Waux-Hall de Nivelles.
Les femmes ondulantes
Les guerriers énergiques.
Et là, dans leur pays,
Les ventres ballonnés
Flottent dans l’eau boueuse.
Le flegme de l’Afrique
Les regarde, l’œil vide.
Comme l’excès de malheur
Laisse beaucoup d’yeux secs.
Splendides paysages
Parsemés de cadavres.
Indécence navrante
Sous la chaleur de l’astre.
Peut-on parler du soleil
Au pays de la mort ?
Comment la joie de vivre
S’est-elle muée en carnage,
En massacre éhonté ?
Aux victimes innocentes
Pleure un pays détruit.

11 mai 1994
Extrait d' "Ouvertures",1995 de Ghislaine Renard

Comme un point sur un i

La lune, pâle, fluorescente
Dans l'encre du ciel
Me séduit.
Gigantesque aspirine
Elle guérit l'infini
De nuits parcimonieuses
Où les quartiers frileux
Se découpent à nos regards.
Jalouse du soleil
Elle quémande aux yeux rares
Intense admiration.
Les noirs, les gris se guettent
Et jouent une symphonie.
Cinéma primitif
Veuf de polychromie.
La lune s'apprivoise.
Elle ne s'impose pas.
Silencieuse ou feutrée
Elle caresse les sens
Et décourage les sons
Qui agressent l'oreille.
Lointaine et mystérieuse
Elle fait briller la brume
Ou découpe au couteau
Les graves silhouettes.
Lune qui fais rêver,
Ou attires les cupides,
Je t'imagine complice
De tous souples félins,
Des animaux nocturnes
Aux heures intenses et fluides.
Lune cachée, discrète,
Tu guettes déjà le jour
Où à nouveau toute pleine
Tu garderas ton pouvoir.
Ta cylique puissance
Nous enveloppera
Sans que nous mesurions
Les effets engendrés.
Si le soleil rend gai,
Ton pouvoir est diffus,
Je l'invente divers.
Tu gardes ton mystère.

Extrait de "Dynamiques", 1994, de Ghislaine Renard

Vie commune

Sur le fil de ma vie
Tu accroches tes pas.
Cette longévité
Me rassure déjà.
Je plonge avec délice
Dans le lac de ton coeur,
Y découvre, merveille,
Les cristaux de l'amour.
Chacun d'eux est unique
Facette inexplorée
D'un sentiment profond
Où je blottis mon coeur.
Nous vibrons aux flots doux,
Aux caresses de l'eau
Sur nos peaux enfiévrées.
Mon funambule aimé,
Garde ton équilibre ;
Marche vers le point clair
D'un horizon heureux.
Sous chacun de tes pas
Jaillit une étincelle,
Joint de fusion franchi
Entre nos deux coeurs nus.
Le temps est à l'amour,
Au ciel bleu sans orage :
Amassons le soleil
Pour les creux du futur.

Extrait de "Dynamiques", 1994, de Ghislaine Renard

Saturation

Anesthésie du coeur.
Etat de vide apparent
Où les mots s'impriment
Pyrogravés
Indolores
Dans les fibres durcies.
No man's land
Des pensées.
Les perceptions diffuses
Franchissent les murs intérieurs
De l'infini.
Comme si le corps imprégné
D'intériorités désertiques
Se diluait d'intemporel.

Extrait de "Rencontres", 1993, de Ghislaine Renard

Fraternité

Dans la pénombre
De la nuit tombante,
Leurs voix se mêlent,
Bâtissent une de ces discussions
Où leurs pensées s'échangent.
Je découvre,
Dans leur passion, leurs intérêts,
Des phrases surprenantes,
Divergentes, convergentes.
Il m'est doux de percevoir
Malgré leurs critiques mutuelles
Ce ciment fraternel
Sans arbitrage.
Les confidences ont remplacé
Les rivalités de l'enfance.

Extrait de "Bulles d'enfance", 1988

Bonheur des notes

Concentration
Concertation
Harmonie.
Les doigts se meuvent
Agiles sur le clavier.
Le duo de baguettes
Attend
Se précipite
S'arrête
Danse son dialogue.
Eclairs rapides des regards
Qui se croisent,
Complicité synchronique.

Extrait d'Au fil du temps, juillet 1988