Ils dansaient tous agiles
Au Waux-Hall de Nivelles.
Les femmes ondulantes
Les guerriers énergiques.
Et là, dans leur pays,
Les ventres ballonnés
Flottent dans l’eau boueuse.
Le flegme de l’Afrique
Les regarde, l’œil vide.
Comme l’excès de malheur
Laisse beaucoup d’yeux secs.
Splendides paysages
Parsemés de cadavres.
Indécence navrante
Sous la chaleur de l’astre.
Peut-on parler du soleil
Au pays de la mort ?
Comment la joie de vivre
S’est-elle muée en carnage,
En massacre éhonté ?
Aux victimes innocentes
Pleure un pays détruit.
11 mai 1994
Extrait d' "Ouvertures",1995 de Ghislaine Renard
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