Molière vous aimait, j'en suis sûre, Henriette,
Dans la douce expression de votre amour confiant.
J'ai senti votre humour de femme sensuelle,
Campée à mille lieues des excès affectés.
Les « Savantes » coupées des terrestres racines
Méprisaient votre hymen tendrement projeté.
Que proches nous étions, en la pièce, héroïne,
Quand je plongeais pour vous dans les mots de l'auteur !
Oui, mon oeil pétillait de votre sain bonheur !
Votre regard brillant au seul nom de Clitandre
Abritait dans l'éclat le vrai sens de la vie...
A quoi nous serviraient les trésors de l'esprit
S'ils n'avaient pour piliers et la chair et le sang ?
La victoire du coeur, trophée de l'être épris,
Se fête sans souci d'un savoir trop pédant.
Et les sens réjouis de la féminité
Connaîtront au foyer tendre félicité.
Votre sagesse sait que malgré ses discours
Armande sans nul doute envie votre amour !
Que les vers savoureux de votre dramaturge
Ont rassasié la faim de mon jeu théâtral !
Et je regarde au loin les moutons de Panurge,
Emules vaniteux d'un Trissotin banal !
Extrait d' "Eclats de vie", 1998 - Ghislaine Renard
Entre "Ballade au 20ème" et "Eclats de vie", j'ai écrit pour mon mari "Erotisme en plaquette".
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