dimanche 24 mars 2013

Diplôme d'honneur pour "Maternité"

J'ai reçu ce jour à l'Abbaye de Brogne à Saint-Gérard près de Mettet le prix d'encouragement de la Spaf Benelux pour la peinture de nos chiens Chijin et Belle et un diplôme d'honneur pour la poésie libre non rimée "Maternité"

Le feu crépite avec ardeur
Dans la fraîcheur du printemps !
Au salon la jeune épouse
Se penche sur le berceau…
La sève a pris corps !
Dans la nature aussi
Les bourgeons témoignent
Du réveil des arbres après l’hiver.
Et les tulipes oscillent sous la brise.
Son ventre vide du nourrisson
Entame un blues mélancolique
Que ne peut diluer le petit être.
La mère sait à quoi l’attribuer !
La douceur du liquide de vie
Que contenaient ses entrailles
Ne manque plus à son bébé !
Déjà il est lui, même si dépendant !
Et ses petits pieds brassent l’air
Alors qu’auparavant
Ils tambourinaient encore
Sur la paroi protectrice
Du cocon maternel.
La vie le pousse vers le futur !
Un sourire illumine le visage féminin :
Bébé a faim et son sein offert l’accueille
Ravi de revivre la proximité,
L’union avec le bambin.
Les flammes dansent joyeuses
Au son de la succion !

Avril 2012
© Ghislaine Renard

mardi 19 mars 2013

Mot d'enfant d'Eliot (trois ans)

L’enfant se lève,
Examine le ciel
Et s’exclame :
« Il pleut aujourd’hui,
Nous avons besoin d’un saxophone ! »
Au pourquoi ? de son père
Il explique avec sérieux :
« Si je souffle très fort dedans,
Le nuage partira
Et le soleil reviendra ! »

Palma de Majorque 2013
Le plus jeune de nos petits-fils
© Ghislaine Renard et Eliot

mercredi 13 mars 2013

Un coup monté

          Il y a de cela très longtemps, Florette était seule depuis de longues années et en souffrait énormément !  Elle se torturait les méninges pour savoir comment elle viendrait à rencontrer celui qui deviendrait son mari.
          Un jour, elle eut l’idée d’aller danser à Charleroi, on lui avait renseigné un endroit où se retrouvaient dans ce but des gens libres comme elle.  Un samedi soir, elle prit son courage à deux mains et emprunta le train pour s’y rendre.  Elle portait son  nouvel imperméable doré : elle l’aimait beaucoup, cette acquisition récente !
          Elle se présenta dans ce petit dancing où on lui demanda sa carte d’identité, ce qu’elle trouva bizarre.  Elle s’installa seule à une petite table et attendit une improbable danse.  Elle eut bien quelques cavaliers sur la soirée, mais aucun qui ne retint son attention.
          Un d’eux lui dit : « On sait bien que lorsqu’on est divorcés, il y a des endroits où l’on n’est pas le bienvenu. »  Cette idée lui répugnait car elle ne voyait pas en quoi le fait de posséder cet état-civil était déshonorant et à stigmatiser.  Elle entendait bien pouvoir aller où elle voulait sans soulever de sous-entendus.
          Vers deux heures du matin, comprenant qu’elle perdait son temps, elle se dirigea vers la sortie.  Deux chauffeurs de personnalités connues l’abordèrent pour lui parler.  Elle répondit brièvement non loin de l’entrée, serrant son gilet contre elle, car elle se sentait particulièrement frileuse.  Elle se dirigea vers le vestiaire où, semble-t-il son vêtement de pluie avait plu à quelqu’un, car il ne s’y trouvait plus !
          Elle se dirigea vers la tenancière qui lui demanda de ne pas déposer plainte, car elle craignait les ennuis.  Florette, n’aimant pas précisément les uniformes, finit par lui promettre de n’en rien faire, mais si elle avait pu prévoir ce qu’il en adviendrait, elle n’aurait rien promis et aurait dominé sa répugnance pour se plaindre en bonne et due forme.  Car l’imperméable fut retrouvé, elle le sut plus tard, dans une maison de prostitution !  La voleuse était-elle prostituée ou s’agissait-il d’un coup monté ?  La suite des événements la fit opter pour la deuxième solution.  Jamais elle ne retourna à cet endroit !
          Ce ne fut d’ailleurs pas le seul coup monté, mais c’est une autre histoire !

Le 13 mars 2013
© Ghislaine Renard

mardi 12 mars 2013

La foire du livre

Samedi matin, le soleil était radieux et je n’avais envie de rien faire ; le froid et la tristesse m’avaient pénétrée, quand soudain, je décidai d’aller faire un tour à la foire du livre.
                                                         Anne-Marie

Ghislaine enchaîne :
          Je secouai mentalement ma tristesse et me promis de commencer par repérer là-bas les livres optimistes, gais ou comiques.  Il me vint à l’esprit que par ce froid, il convenait de me changer et d’enfiler un pantalon.  Un court moment, l’envie me prit de renoncer à mon projet, mais comme je lisais souvent, l’idée garda suffisamment de son attrait pour que je monte à l’étage et en fin de compte me pimponne, pull assorti et boucles d’oreilles en pendentifs ponctuant ma marche de mouvements gracieux.  Irais-je au train ou en voiture ?
          J’optai pour la voiture car l’heure de pointe était passée.  Ce serait plus rapide et plus pratique.
          Je ne m’attendais certes pas à cet immense parking qui me demanda beaucoup d’énergie et quelques douleurs pour le traverser.  Cela commençait bien !  Que serait-ce dans les rayons de livres de cet emplacement gigantesque ?
          Exhibant timidement mon entrée gratuite, je m’avançai dans l’allée principale.  Au premier arrêt m’attendaient les polars, thrillers, la science fiction et les récits fantastiques.  Pas vraiment ma tasse de thé !
          Je repérai un petit banc et m’assis quelque temps pour récupérer physiquement.  J’observais le manège des gens déambulant sans même s’arrêter, d’autres marquaient une halte devant un roman sans oser le saisir, certains le retournaient pour prendre directement connaissance du quatrième de couverture.
          Je me remis en route, repérant à mi-distance une grande quantité de chaises manifestement destinées à l’écoute de conférences, lieu de mon prochain arrêt.
          Comme d’habitude, la bande dessinée se taillait la part du lion !  Je fouinai deci delà parmi les livres luxueusement illustrés, sachant d’avance que je n’en acquerrais aucun. Leur prix prohibitif m’en dissuadait.
          Mon attention fut attirée parmi le public sur un homme d’un certain âge dont l’attitude m’intriguait.  Il avait un grand étui en cuir dans lequel il semblait prendre des notes, allant et venant autour du même rayon, quand soudain je le vis glisser dans la poche intérieure de sa veste un livre convoité.
          Me voilà donc témoin d’un vol !  Car l’individu, loin de se diriger vers la caisse, prenant par saccades des annotations de plus en plus clairsemées dans son écritoire de cuir.
          Arrivée à la sortie, l’ayant suivi, je le vis ouvrir la large pochette format A quatre, en souriant au contrôleur.  Il franchit le pas décisif sans avoir payé.
          Un dilemme surgit dans mon esprit : aurais-je dû le signaler ?  Mon naturel ne me portait pas à la délation et je n’étais pas préposée à la surveillance !  Aurais-je dû lui demander : « N’avez-vous pas oublié de payer votre livre ? » ; sans pouvoir augurer de sa réaction ?  Ce vol me révoltait, mais voilà, je n’avais pas pipé mot !
          Comment auriez-vous agi à ma place ?

Le 11 mars – Partage d’écriture (Vie féminine)
© Ghislaine Renard

lundi 4 mars 2013

La liberté

La liberté n’a pas de prix ! Elle se vit d’abord dans la tête et les chaînes les plus lourdes à desceller sont parfois intérieures !
C’est lorsque l’on en est privé que le mot prend tout son sens et son ampleur.  Liberté d’aller et venir, liberté de se mouvoir aisément, liberté d’expression, liberté d’aimer ou refuser, et celle que jamais personne ne pourra nous enlever : la liberté de penser !
Elle se décline au singulier comme au pluriel et nos libertés peuvent se trouver gravement menacées ou compromises : dictatures, guerres, fanatismes de tous acabits qui y conduisent bien souvent !
Loin de moi l’idée de justifier les guerres préventives, il ne saurait en être question !  Mais lorsque le concept même de liberté est en danger, il est heureux que d’aucuns nous défendent, même si personnellement, je ne saurais tuer !
Les corollaires de la liberté me paraissent être la paix, le dialogue, la concertation et la médiation.
Se parler au lieu de fourbir les armes, rapprocher les points de vue, jusqu’à décider pour le mieux de l’humanité.
Elles sont plurielles dans notre société : la liberté de l’un n’est pas nécessairement la liberté de l’autre, mais il est essentiel de dégager un consensus pour coexister et mener notre vie comme bien nous l’entendons !
Il est bien sûr des limites à respecter : mais si nous ne nuisons pas à autrui, nous pouvons en jouir sans remords ni complexes et donner à notre vie humaine la teneur et le relief que nous souhaitons.
C’est certes loin d’être exhaustif et ne prétend pas faire le tour de la question, mais c’est au cœur même du mot que j’ai voulu parler de ce qui, à mes yeux, lui est primordial !
La liberté de la femme s’inscrit dans le cadre global de la liberté, avec toutefois un accent particulier contre les violences causées aux femmes : manque de respect, brutalité, viols, mutilations…  Je n’ai pas voulu la dissocier de celle de tout être humain, car pour moi il est évident que je l’inclus !

Ecrit pour le concours de la Maison d'Alembert
© Ghislaine Renard

Caroline

          Déjà le jour se lève et le coq chante à l’aube.  Certains pestent dans leur lit d’entendre le gallinacé les forcer à l’éveil.
Caroline, au contraire, aime ce trait campagnard à la ville et sort de la maison pour admirer la rosée du matin sur ses rhododendrons.  Elle respire amplement et offre au monde entier son cœur rempli d’intentions douces et altruistes.  La journée sera bonne, à condition de le vouloir et si d’aventure se présente un événement peu plaisant, elle tentera d’y faire face sans acrimonie et d’y apporter une solution ou un éclairage neuf qui lui donne une autre tonalité.  Il est clair que le temps n’est pas à la pluie !  Le soleil devrait briller dans quelques heures et égayer les esprits chagrins.  De bienfaisants rayons caresseront les peaux mates comme les pâles et s’ils se font drus et chauds, il conviendra peut-être de s’en prémunir.  Pourquoi ne pas s’en aller promener dans le parc et sur le banc, à l’ombre, profiter du temps qui passe avant l’après-midi de travail ?
          Caroline exerce un métier à mi-temps dans un établissement scolaire où elle donne des cours de psychomotricité aux bambins de maternelle qui nécessitent une aide.  Elle adore son travail et n’en changerait pour rien au monde.  Les enfants le lui rendent bien ; ils lui sont très attachés et elle en ressent une joie extraordinaire.
          Ce soir, avant le crépuscule, c’est un plat ensoleillé qu’elle préparera pour son mari et ses enfants : une paëlla délicieuse et typique, mais pour l’heure, il est temps, après son immersion dans la nature, de préparer le petit-déjeuner.
          Elle sort de sa rêverie, à deux pas de la flore ourlée de perles aquatiques, source de son émerveillement.  C’est que les petits ventres ont faim au réveil !
          « Maman, tu nous prépares du chocolat chaud ? » et elle sourit en pensant aux succulentes tartines beurrées qu’ils tremperont dans leur breuvage préféré.
La journée commence vraiment bien !

Le 4 mars 2013
© Ghislaine Renard - Partage d'écriture (Vie féminine)